Les protestants à Alger


Après la chute d'Alger (le 5 Juillet 1830), les Français s'installent en Algérie ; parmi eux une minorité de protestants. Leur nombre ayant augmenté, les protestants d'Alger et des environs ont estimé qu'ils étaient en droit de demander qu'une église protestante soit constituée, comme il en a été pour l'église catholique.

Constitution de l'église d'Alger
Ils dressent donc un état de la population protestante, estimant les effectifs civils à 800 personnes et les militaires à plus de deux mille. Une demande est présentée aux autorités (en décembre 1834), en vue d'obtenir l'autorisation d'établir un temple et d'avoir un pasteur pour l'exercice du culte.
L'autorisation est accordée. Un temple provisoire est aménagé et un Pasteur nommé. Le premier Consistoire protestant d'Alger est constitué le 7 Janvier 1836.

Trois ans après, une ordonnance royale d'Octobre 1839 fait officiellement exister l'Église protestante d'Alger, avec un Pasteur reconnu par l'État.
Le temple d'Alger est édifié en 1844 -1845, aux frais de l'État, dédicaé le 25 décembre 1845. Ainsi l'église d'Alger se constitue comme une église nationale, et ses pasteurs vont se consacrer au développement de l'église protestante en Algérie.

Parmi eux, il faut citer notamment le Pasteur Jacques Timothée DURR, considéré comme l'Apôtre de l'Algérie protestante. Tour à tour missionnaire. pasteur, prédicateur, colporteur. Il organise des églises à Philippeville, Constantine, Bougie, Cherchell, Blida et Douéra. Il cherchait dans le bled et les montagnes les protestants isolés et dispersés. Il visitait les camps de soldats, et il annonçait l'Évangile aux musulmans qui l'accueillaient.

Ce ministère actif, le Pasteur DURR le poursuivit inlassablement, jusqu'à la fin de sa vie, en Novembre 1876. Il avait alors 80 ans.

Organisation de l'église protestante.
Alger a donc été le premier poste officiel de pasteur de l'église protestante en Algérie, reconnu en 1839. Ensuite ont été constituées les postes de Pasteurs suivants :

Dély-Ibrahim (1840), Douéra (1840), Philippeville (1845), Blida (1849), Bône (1850), Aïn-Arnat (1853), Constantine (1853), Bougie (1874), Boufarik (1875), Mascara (1876), Sidi-Bel-Abbés (1898).
Le problème d'une église protestante multi-confessionnelle devait se poser, dès la nomination du Pasteur François SAUTTER, de l'Église Réformée, à la présidence du Consistoire d'Alger, en 1837. Le directoire de la Confession d'Augsbourg de l'Église Luthérienne, par une lettre du 22 Mai 1840 au Ministre des Cultes, avait réclamé la nomination d'un Pasteur auxiliaire luthérien, en soulignant que cette confession était majoritaire dans la population protestante, tant civile que militaire. L'Église Réformée propose donc, en 1841, la création de trois consistoires "mixtes", à Alger, Philippeville et Oran, solution qui donne satisfaction aux luthériens. Concernant le plan dogmatique, il y a eu des problèmes à partir de 1872. Certains protestants de l'Église Réformée Évangélique, étaient pour une acceptation littérale de la Bible, alors que d'autres, de l'église protestante de France, de tendance libérale, se référaient à une simple interprétation.

Quant aux luthériens, ils sont restés en dehors de ce conflit dogmatique. En 1905, lors de la séparation de l'église et de l'État, les églises luthériennes et réformées, jusqu'alors unies en trois consistoires mixtes : Alger, Oran et Constantine, se sont scindées en deux églises indépendantes

L'unité de l'église protestante d'Algérie s'est faite à partir de 1938, formant la 16e circonscription de l'Église Réformée de France, avec, en 1960, 21 paroisses et environ huit mille fidèles rattachés.
Les protestants d'Algérie étaient Français ou Suisses.
La moitié des protestants étaient concentrée dans les paroisses d'Alger et d'Oran. Alger avait quatre pasteurs et Oran deux. La condition sociale des protestants était diverse : des colons petits et gros, des professions libérales, des fonctionnaires, de petits employés et peu d'ouvriers. La grande majorité des protestants était née en Algérie.

L'organisation de l'église était le régime classique presbytérien - synodal

La population protestante
L'installation des protestants en Algérie, dans les villes et le bled, s'est développée lentement. L'Algérie n'était pas très accueillante, et les immigrants n'étaient pas nombreux. En 1870, la population européenne atteignait 200 mille. Beaucoup étaient venus de France, d'Italie et d'Espagne. Le peuplement français de l'Algérie s'est fait par un brassage des peuples qui le composaient.
I1 en a été de même de l'
Église protestante, dont les membres étaient en majorité des Français et des Suisses, mais il y avait aussi des Anglais, des Hollandais, des Allemands...
L'an 1871 a vu débarquer en Algérie de nombreux Alsaciens et Lorrains qui étaient venus prendre possession des "terres promises". Les immigrants protestants étaient, soit des individus venus à titre personnel, soit des groupes dirigés par certains organismes, dont la "Société de Colonisation Coligny". Des centres de colonisation étaient créés, et les immigrants y étaient installés, trouvant ainsi des compagnons et des voisins ayant les moeurs et le langage de leur coin de province d'origine. Ces centres permettaient surtout la satisfaction des besoins religieux, très vivants dans les populations rurales protestantes. Les immigrants pouvaient donc garder leurs traditions religieuses, chanter ensemble des cantiques et célébrer les fêtes religieuses, notamment Noël. Ces centres étaient dotés d'un temple et d'un Pasteur, comme à Guiard, aux Trois Marabouts, à Tizi-Ouzou, à Hammam - Bou-Hadjar, où se sont installés des Vaudois de la Vallée de Freissinière. La Société de Colonisation Coligny a créé 25 centres, dont la plupart étaient situés en Oranie.
(à suivre...voir N°35)

Pasteur Georges TARTAR

 

le culte protestant à Alger

Église Réformée rue Aboulker
Église Réformée de l'Agha 14., rue Michelet

Édouard Pons nous signale à Alger

Culte Réformé Église Anglicane avenue Foureau-Lamy.
Église anglicane Temple, avenue Foureau-Lamy
Église adventiste, Temple 3, rue du Professeur-Curtillet
Église méthodiste, Salle de culte 11, rue Rovigo
Salle évangélique, Salle de culte 8 bis, rue Élie-de-Beaumont
ARMÉE DU SALUT Salle de réunions , rue Berthelot et 20, rue Franklin

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