Souhe : historique


Maison d’oraison de Souhe (commune de Le Gua 17600 et canton de Marennes)

Ce gros village fut construit sur une ancienne île du Golfe des Santons comme l’étaient au 12e siècle celles de Marennes, Luzac, etc. Avec le temps l’envasement a fait son œuvre. Les protestants l’ont investi et en ont fait, un refuge au milieu des marais. Le réseau compliqué des chemins et canaux assurait la sécurité. Les Souhards ou habitants de Souhe, aujourd’hui encore, sont fiers de ce qu’aucun prêtre n’est entré à Souhe.
           La population catholique des alentours méprisaient ses habitants et les traitaient de porcs que les éleveurs mettent à l’abri dans une soue. Ainsi est né le nom du village. Plus récemment la lettre « h » a été ajoutée à son nom.

Les « souhe-venirs » de ce fort particularisme expliquent que les habitants de ce village, tous protestants, furent très tôt à l’abri des tracasseries des curés et de l’administration royale. Très tôt, il eut son école, sise au premier étage d’une maison et les élèves y accédaient par un escalier extérieur en pierre.
           Aujourd’hui, c’est la seule maison du village qui possède un escalier en pierres. Et la tradition orale la désigne comme la première école du village. Au temps du « Désert », son rez de chaussée aurait servi pour des cultes de maison, avant même qu’elle ne fut appelée « maison d’oraison » ou temple à l’automne 1755.
                    Son existence est attestée par le pasteur Louis Gibert lui-même. Dans sa lettre du 6 janvier 1756 qu’il adresse à son frère, alors au séminaire de Lausanne, il écrit : « Le 5 du passé, M. de Teffaville, grand prévôt, vint à la teste de tous les archers de la généralité. Il fut à la Tremblade et afficha des ordonnances du Roy qui deffendent aux religionnaires de faire aucun exercice de leur religion en aucun lieu. Il fut voir … Ils ne furent point pour visiter les autres, ni Meschers, ni Souhe. »
           Un procès verbal du Synode au Désert de 1756, invite les protestants de Nieulle (sur Seudre) et du Gua à se rendre à la dévotion à Souhe et à participer aux frais.

Comme beaucoup de village de France, il faudra attendre décembre 1831 pour qu’un temple soit érigé à Souhe et que la maison d’oraison redevienne maison d’habitation. A la même époque, une belle bâtisse de style saintongeais était érigée pour servir d’école avec un logement pour l’instituteur.

Les photos de la page précédente montrent que, en 250 ans, ce bâtiment a dû subir bien des transformations.

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Texte : aimablement transmis par Robert Martel, tous droits réservés.