Grigny


Pour les villes épiscopales, les cultes sont relégués dans les faubourgs mais pour Paris, il faut au moins 5 lieues (~22 kms) de Notre Dame ! Avec des routes !

Où implanter ce lieu de culte pour les Parisiens dans une région majoritairement favorable à la Ligue ? Cinq lieues de routes non pavées, c’est très dissuasif et s’exposer à des agressions permanentes ; mais la voie fluviale est le mode de transport le plus utilisé alors pour le commerce. Les méandres de la Marne ou de la Seine en aval, rallongeraient les trajets pour les 5 lieues fatidiques ; reste donc l’amont de la Seine : Corbeil, à la bonne distance, desservie deux fois par semaine par un coche d’eau surnommé le « Corbillard » est acquise à la Ligue mais à Grigny tout proche, Josias Mercier, Sire des Bordes, conseiller d’État, est titulaire du fief. Son château spacieux y domine le petit village de vignerons ; il accepte avec empressement et les cultes s’y déroulent dès mars 1599.

Vue la distance, on venait pour la journée et l’on se restaurait sur place : pique nique à la campagne bien singulier pour ces hommes à la fraise sévère … L’été passa ainsi, mais le troupeau allait se réduisant devant la difficulté de l’entreprise ; écoutons Pierre de L’Étoile en juin 1599 :

« Le samedi cinquième de ce mois, par ordonnance de la justice émanée du roy, furent mises des potences à la Grève et à la Tournelle contre ceux qui outrageront, de fait ou de paroles, ceux qui iroient à Grigny. ».

Dès l’automne, Rosny insiste alors auprès du roi pour souligner les difficultés de l’installation à Grigny.

Voir le temple de Grigny.