C’est en 1525, à la demande des habitants du lieu, que Bischwiller passe aux idées de la Réforme. Le temple actuel est le fruit de plusieurs siècles d’histoire. En effet, il n’est pas facile de dire ce qui reste du bâtiment construit aux alentours de l’an 1300. L’arrivée de réfugiés huguenots permit à la ville un essor dans les domaines de l’artisanat et de l’industrie (c’est ainsi que débuta la grande histoire textile de la ville). Une communauté réformée de langue française vint s’adjoindre à la communauté réformée de langue allemande (l’Alsace ne devint terre française qu’en 1681). La communauté luthérienne, concentrée autour du duc du lieu et de sa cour, devenant grandissante quitta la chapelle du château pour le temple. Ainsi trois paroisse y cohabitèrent. En 1722, l’édifice devenant trop petit, on ajouta de part et d’autre de la nef un transept. Leur différence de taille s’explique par le fait que le transept Nord était destiné à la population, tandis que le transept Sud, financé par les propres deniers du duc, lui fut réservé. Le duc y installa une loge en bois pourvue d’une cheminée à la française. Un orgue trouva sa place dans le temple à la fin des travaux. On confia cette tâche au facteur d’orgue Andréas Silbermann. Voir sa page.
L’industrie textile devenue florissante, les notables bischwillérois transformèrent le clocher roman à deux pans en un clocher pointu, à six pentes d’une hauteur de 37 mètres.
Des travaux de rénovations intérieure en 1984 permirent de retrouver le caveau qui servait de sépulture aux ducs du lieu. La Révolution étant passée par là, il était vide. Une réfection du dallage permit de mettre à jour une quinzaine de corps, sans doute inhumés avant le passage à la Réforme.
La population réformée française s’étant intégrée au fil des siècles, il n’y eut bientôt plus qu’une paroisse réformée et une paroisse luthérienne. Ces deux paroisses décidèrent en 1980 d’unir leurs forces. De ce fait, il n’y eut plus deux cultes le dimanche matin (un luthérien et un réformé) ce qui mit fin à bien des querelles. Ainsi il n’existe plus qu’une paroisse protestante à Bischwiller, bien que les deux paroisses existent administrativement (gestion des bâtiments) et que la paroisse soit représentée dans les deux instances ecclésiales (EPCAAL et EPRAL).
Jean-Sébastien LAURAIN.
Bibliographie :
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