Mouries : les temples


Temple protestant - Post Tenebras LuxAu début du XVIIe siècle, on compte une soixantaine d'églises prêchant la doctrine de Calvin en Provence.
Les réformés des Baux, pour échapper aux contraintes qui leur sont imposées, se replient vers Mouriès et plus encore au Destet, quartier reculé dans les premiers chaînons des Alpilles.
A partir de juillet 1630, les réformés subissent de nouveau les répressions. En 1667, il est interdit aux protestants d'enterrer leurs morts dans le cimetière protestant, celui-ci trop proche du cimetière catholique.
En trois jours, 200 abjurations sont enregistrées dans les églises de Mouriès,des Baux et du Paradou. Les réfractaires sont dépossédés de leurs biens. Les protestants se font de moins en moins nombreux et ceux qui ont abjuré leur foi ne sont pas à l'abri de représailles.
En 1787, l'Edit de Tolérance met fin aux souffrances des protestants. Les réformés sont alors 130.
En octobre 1803, Bonaparte, premier Consul, fait décréter que les 250 protestants de la Vallée des Baux et les 50 d'Eyguières organisent une église rurale, dont le chef-lieu sera Mouriès. On commence la construction du temple le 1er juin 1823. La consécration a lieu le 25 août 1824, par les soins du pasteur Marion.
Aujourd'hui, il ne reste plus qu'une trentaine de protestants à Mouriès.
L'inscription Post Tenebras Lux gravée sur le fronton du temple (la date 1824 est celle de sa consécration), est le texte de la devise de l'Eglise réformée de Genève : Post tenebras Lux (la lumière après les ténèbres). On la voit gravée aux Baux (datée de 1571), sur le haut d'une croisée qui aurait été celle d'un pavillon ayant appartenu en un premier temps à monsieur de Manville, puis à un Brisson Peyre : on pense généralement que ce pavillon, sans avoir peut-être jamais eu le caractère officiel d'un temple, servit aux usages du culte protestant.On sait que les Peyre, obstinément fidèles à cette foi, descendirent ensuite à Mouriès; et la devise témoigne d'une filiation directe entre la vieille église baussenque et le temple de Mouriès.

 

Une mention spéciale est à faire, ici, du pasteur Abel Destandau (Belloc 1844, Nîmes 1939), pasteur à Mouriès de 1882 à sa mort. Historien de cette communauté, il fut aussi celui de la ville des Baux et du mouvement de la Réforme dans la terre des Baux : érudit de haute qualité, il mérite encore toute la reconnaissance des habitants de Mouriès.


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