Saint Sulpice de Royan : l'histoire du temple


Le vent de liberté de la Révolution, parfois violent, une fois passé, ce sont les articles organiques de 1802, qui rendront légitime la possession d’un temple.

La communauté protestante de Saint-Sulpice-de-Royan était fort nombreuse. L’enquête de 1811, dénombre 516 réformés soit un peu plus de 64% de la population. Le dimanche pour « aller à la dévotion » ils devaient se rendre, à deux bons kilomètres du centre bourg, au hameau des Maries où une Maison d’Oraison était toujours debout.

 

Par arrêté du Ministre de l’intérieur du 10 novembre 1817, le « temple protestant » est transféré des Maries au bourg de Saint-Sulpice. Quelques mois plus tard, en août 1818, un temple est inauguré à Saint-Sulpice-de-Royan qui est la première commune du département à voir édifier un temple sous la Restauration. Son coût modeste, 5.000 francs, provient exclusivement d’une souscription publique.

Il n’est pas parfait. La qualité du plan et des matériaux est médiocre et, en mai 1851, le Consistoire reconnaît que le temple « est sur le point de tomber en ruines ». Comme le nombre des fidèles a augmenté, la réédification du temple est réclamée. Cette décision n’est pas exceptionnelle.

Les autorités publiques vont se montrer plus généreuse et surtout… plus rigoureuses quant à la gestion des fonds et à la qualité de l’édifice subventionné.

Les plans proposés par un architecte de Rochefort, agréés par le Consistoire, sont refusés par Paris. Pour la première fois, une communauté réformée du département se voit imposer un plan et un architecte par les autorités civiles : Léon JOSSIER. Il est jeune, frais émoulu de l’École des Beaux-arts de Paris et propose un plan original. Son coût est relativement élevé, mais l’État se montre très généreux : il prend en charge les deux tiers de la dépense. Ce temple octogonal d’une grande luminosité où ni les fidèles, ni le prédicateur ne sont éblouis, est original et inattendu dans la région. Il obtiendra lentement un consensus.

 

La dédicace du temple a lieu le 19 avril 1855 par le pasteur Jean-Pierre LAFON, président du Consistoire de La Tremblade et en présence d’une foule impressionnante.

 

L’exode rural, la loi de 1905, puis deux guerres conduiront à d’importantes restructurations dans les années 1970. Les communes de Saint-Sulpice-de-Royan, Breuillet, Vaux-sur-mer, Saint-Palais et Saint-Augustin formeront une nouvelle entité nommée : « Saintonge Océan » et disposant d’un poste pastoral et de plusieurs temples.

 

En décembre 1998, dans le Cadre de la célébration du 4e centenaire de l’édit de Nantes, les services culturels de la Région Poitou-Charentes (DRAC) retiendront, avec une douzaine d’autres, le temple de Saint-Sulpice-de-Royan, comme digne de figurer à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Robert MARTEL

17200 Saint Sulpice de Royan.


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Texte : Robert Martel, tous droits réservés.