L'architecture religieuse protestante parisienne


Y a-t-il une architecture religieuse protestante parisienne ? On peut légitimement s'interroger tant sa diversité est grande. Toutefois, il est possible d'y discerner quelques constantes qui perdurent d'un siècle à l'autre, d'un style à l'autre et qui sont la : suppression du culte des images et l'organisation de l'espace intérieur autour de la chaire et de la table de communion (et non de l'autel : ce terme n'est pas utilisé pour un temple).

Au XVIe siècle :

La Réforme ne sera jamais suffisamment implantée à Paris pour que des temples puissent y être construits. Les cultes, lorsqu'il pourra en être célébrés, se feront dans des maisons particulières, mais, le plus souvent, la pression du pouvoir et les persécutions les rendront impossibles.

 

Au XVIIe siècle

Dès la mort d'Henri IV (1610), l'Édit de Nantes est remis en cause, et les démolitions de temples construits après 1598 se dérouleront tout le long du siècle, jusqu'à connaître leur apogée avec la Révocation de 1685. Celle-ci amène la destruction de la quasi totalité des temples sur l'ensemble de la France.

Note : nous faisons arbitrairement débuter le XVIIème siècle en avril 1598, à compter de la signature de l'Édit de Nantes.

 

Le XVIIIe siècle, les assemblées clandestines.

Le protestantisme est hors la loi : il n'y a donc aucune construction nouvelle de 1685 à 1787, mais des lieux de culte clandestins. Les protestants réfractaires (convertis de force) se réunissent en « assemblées » dans des lieux écartés : c'est l'époque du Désert.

À la fin du XVIIIe siècle, la tolérance, qui s'est installée dans la société et qui se manifeste par l'Édit de Tolérance de Louis XVI (1787), permet aux protestants de se réunir.

 

Au XIXe siècle

Les lois organiques de 1802, qui suivent le Concordat de 1801, vont donner un nouveau souffle au culte protestant : les protestants reçoivent le soutien de l'État pour réédifier les temples détruits par la Révocation ou réutiliser d'anciens bâtiments cultuels nationalisés par la Révolution et désaffectés (abbayes, couvents, églises).

    a - Édifices réutilisés en temples

     

    b - Constructions neuves :

    • dans la période néo-classique (1802-1840)
    • Ce style, né au XVIIIe dans l'architecture catholique (Sainte Geneviève ou le Panthéon, Saint-Philippe du Roule), est celui préféré sous la République, l'Empire ou la Restauration dans les bâtiments publics officiels et également chez les protestants. De nombreux exemples existent de cette architecture inspirée par l'art gréco-romain : temples circulaires ou rectangulaires (parfois précédés d'un portiques à colonnes), mais aussi hexagonaux ou octogonaux :

      circulaires

      hexagonaux

      octogonaux

      portiques à colonnes

      rectangle simple

       

       

       

       

       

      Note : (*) temple comportant une partie circulaire.

     

    • La période néo-médiévale

      Néo-gothique ou néo-roman, cette vague médiéviste s'impose à partir de 1830 et jusqu'en 1890 environ. Parmi eux, un des temples les plus intéressant est celui de l'Étoile à Paris, construit en 1874 à la demande du pasteur Eugène Bersier sur les plans de l'architecte suédois Hansen. Autres temples néo-gothiques parisiens : l'église américaine, les Batignolles. Pour le style néo-reman, on peut citer le temple Milton.

       

    • La période multiforme (1880-1920).

      Cette époque que l'on peut qualifier également de « pittoresque » essaie de faire appel à l'imagination créatrice mais sans grand succès. On joue surtout sur l'ornementation extérieure, on s'essaie au style régional (temple-chalet), on complique les formes ou les clochers. Le style Art nouveau n'a malheureusement pas d'effet sur l'architecture protestante.

      Le seul exemple original de cette époque est celui du Foyer de l'Âme (Paris, 1906) construit à l'initiative du pasteur Charles Wagner en s'inspirant de l'architecture des Grands Magasins : verrières colorées, galeries à colonnettes, auditoire disposé en élévation, l'architecture cherche à ne plus faire « église », tout en gardant l'aspect cérémonial. Mais cet exemple n'a pas fait école.

 

Au XXe siècle

Les nouveaux matériaux, dont le béton, amènent la naissance d'une esthétique architecturale liée aussi au renouveau liturgique. En fait, le style religieux cherche à s'adapter à celui de l'architecture civile souvent avec lourdeur et sans originalité. Au cours du XXe siècle, d'autres réalisations intéressantes sur le plan architectural sont à signaler : à compléter.

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