Le Chambon sur Lignon : l'histoire du temple


Histoire

En 1679, le temple que les Prétendus Réformés ont élevé depuis 1604 au Chambon du Prieuré est détruit par ordre de l’intendant Daguesseau. De ce temple, il ne reste que quelques souvenirs. Aucun dessinateur ne nous en a laissé trace et nous ne savons que deux détails : son emplacement au lieu-dit le « Creux du temple » et ses dimensions approximatives. Il mesurait 8 canes, 4 pans de long sur 5 canes, 4 pans de large, soit environ 17m sur 11m.

C’est dans cet édifice que prêchèrent successivement les pasteurs Faucher, Blanc, Meissonnier, Tournes, Homel, Terrasson et tant d’autres.

Ainsi, bien avant la révocation de l’Édit de Nantes, le temple est condamné à être démoli, en même temps que le culte protestant est interdit dans la paroisse. Mais si le temple manque, la foi reste vive et l’on n’en continue pas moins à se réunir clandestinement au « Désert » tantôt dans l’humble grange de paysans tantôt dans la forêt aux silencieuses voûtes de pins et de sapins où l’on peut chanter les Psaumes plus librement. C’est tantôt aussi le vaste espace, un peu écarté et désert où deux à trois mille fidèles s’assemblent dans les bois de Larcisse et de Sayères ainsi qu'aux lieux de Peybernenc, de Ronsavaux ou de la Pierre de Lune.

Après l’Édit de Tolérance de 1787, qui redonne un état-civil aux Réformés, et les Articles organiques de 1802 qui autorisent le culte protestant, les huguenots du Chambon-de-Tence n’ont plus besoin de se cacher de crainte d’être surpris par les gendarmes de l’Empereur. On comprend que les 2.000 fidèles décident en 1810 « d’aviser au moyen de construction d’un édifice pour se mettre à l’abri des intempéries ». La chose toutefois, ne se fait pas sans grosses difficultés, notamment pour le lieu de construction, et il faut attendre l’année 1820 pour que les travaux commencent.

Le pays est pauvre ; où trouver les ressources pour bâtir ?

L’enthousiasme paraît très grand au début : les promesses de dons des fidèles affluent, les corvées volontaires sont nombreuses ; on va chercher au Meygal 72 chars de lauzes pour couvrir le toit et réaliser le dallage intérieur. Et puis il faut recourir à des impôts supplémentaires pour que l’ingénieur départemental Morin achève l’édifice en 1832 : portes, fenêtres, œil-de-bœuf sont alors posés puis les colonnes avec chapiteaux, la chaire, les bancs, le parquet et tambour sont installés.

Finalement, après de patientes démarches, la paroisse obtient les secours et subventions du gouvernement qui lui permettent de terminer l’édifice.

Au XX ème siècle plusieurs restaurations ont lieu donnant au temple un aspect plus clair tout en lui conservant son caractère sévère. Entre-temps de généreux fidèles, car l’édifice appartient à une association cultuelle, ont doté le temple d’une table de communion et d’un jeu d’orgue installé en 1942.

 

Bibliographie

  1. BOLLON, Gérard.- Le Chambon du Prieuré aux XVIIème et XVIIIème siècles.- Le Chambon sur Lignon : Cheyne, 1986.- 109 p.- 2-903705-24-0 (Paris Mazarine 8° 88363).
  2. CASALIS, Roger.- Le Consistoire de Saint Voy.- Le Chambon sur Lignon : éd. Je sers 1933, rééd. Société d'histoire de la montagne, 1990.- 88 p.; 22cm (Lyon Université Catholique LFCH 41.D-5-18).
  3. DARCISSAC, Roger / préface de Gérad Bollon.- Pages du Chambon.- Le Chambon sur Lignon : Cheyne, 1979.- 13 f.; 32 cm (Paris Mazarine 4° 21555-1)
  4. MOURS, Samuel.- Le Vivarais et le Velay protestants. La Montagne.- Le Cheylard : rééd Dolmazon, 2003.- 2 vol. (XXVIII-123, XXVIII-121 p.) : ill., couv. ill. ; 23 cm.- 2-911584-12-0 vol. 1 ; 2-911584-17-1 vol. 2 (BML K 137599 T 1 & 2)

    Nota : Le sigle BML signifie Bibliothèque Municipale de Lyon. Il est suivi de la cote de l'ouvrage dans cet établissement. Pour consulter un de ses ouvrages, cliquer sur le sigle BML.

 

Voir le site du Chambon sur Lignon : les protestants, histoire et généalogie.


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Texte : Gérard Bollon, tous droits réservés.